Les désordres de charpente et de couverture

Les désordres de charpente et de couverture

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Dans la vie traditionnelle rurale et villageoise, les combles ne sont en général pas habités. Ils ne sont étanches ni à l’air ni à l’eau; utilisés comme greniers et galetas, ils abritaient des fourrages, des vers à soie, des poules et des pigeons (en ville).

En revanche, dans certaines maisons de ville, les combles ont été habités et les toitures sont alors bâties et relativement imperméables.

Après les grosses pluies ou les grands vents, la couverture était inspectée, les tuiles déplacées étaient remises en situation, les tuiles cassées remplacées, les tuiles du versant exposé étaient chargées de pierres.

Aujourd’hui, après réhabilitation, les volumes sous toiture sont fréquemment habités; les toitures ne sont plus inspectées après les orages et doivent être étanches à l’air et à l’eau; isolées, les tuiles doivent être fixées, et ceci pour une durée de temps au moins égale au quart de siècle.

Qu’est-il possible de conserver des charpentes et couvertures traditionnelles dont la gestion était saisonnière, dans un bâtiment réhabilité où l’objectif est de ne plus intervenir pendant la période de temps la plus longue possible? Les charpentes et les couvertures traditionnelles vont être analysées dans une première partie. Les désordres, les possibilités de réemploi et les techniques actuelles du couvrement seront examinés dans les chapitres suivants.

Exposées à la pluie et au soleil, à la chaleur et au froid, les charpentes et couvertures sont les ouvrages les plus vulnérables des constructions traditionnelles : dans une maison abandonnée, l’écroulement commence par la couverture et la charpente.

Les désordres les plus fréquents sont créés par l’eau et l’humidité. Les entrées d’eau résultent fréquemment, soit d’une mauvaise gestion de la couverture, soit de la déformation d’une charpente sous-dimensionnée ou saturée d’humidité. Les deux principaux cycles générateurs de désordres sont les suivants:

_ Sous-dimensionnement et/ou surcharge et/ou humidité = déformation = entrée d’eau = pourrissement.

_ Tuiles détériorées = entrée d’eau = déformation = nouvelle entrée d’eau = pourrissement.

Les charpentes et les couvertures sont les ouvrages les vulnérables des constructions traditionnelles: déformées par l’eau, déformées par les surcharges, elles requù une gestion attentive.

Les déformations des charpentes et le vieillissement des couvertures vont être examinés successivement.

LE RÉEMPLOI DES CHARPENTES

Les charpentes ne constituent pas la meilleure partie des constructions traditionnelles en Provence-Côte d’Azur.

Conçues à l’origine dans le cadre du savoir-faire un peu étroit de maçons qui ne sont pas charpentiers, et soumises aux fuites de couvertures qui ne sont pas toujours étanches, les charpentes traditionnelles ne sont que très rarement réutilisables en l’état.

En fonction du type de sous-toiture adopté, dans le cas d’une charpente traditionnelle en bon état, il faudra remplacer les chevrons et s’assurer de l’indéformabilité des parties conservées.

• Lorsque la structure de la charpente est satisfaisante et qu’un ou plusieurs de ses bois d’œuvre défaillants sont à l’origine d’un désordre, le remplacement peut s’effectuer simplement.

• En revanche, lorsqu’il s’agit par exemple d’une ferme par empilage, il semble préférable de la remplacer par une charpente moderne afin de diminuer le poids propre et les risques ultérieurs de déformation.