Divers types de murs

Divers types de murs:

types de murs

Au niveau d’un premier examen, les murs se différencient entre eux par l’aspect de leurs parements et les dispositions des percements. Appareillés et dressés, montés en pierres de carrière, certains parements n’étaient pas destinés à être enduits. Mais les parements les plus fréquemment observés, ceux où les faces vues des pierres sont ébauchées et non dressées, étaient destinés à être enduits ou au moins soigneusement jointoyés.

D’une manière générale, la qualité de finition des parements de la maçonnerie reflète l’ambition du programme à son origine. Fréquemment, cette ambition s’exprime aussi par l’épaisseur du mur.

• L’épaisseur du mur sera d’autant plus importante et ses parements d’autant plus soignés que la construction signifiait à l’origine un pouvoir et qu’elle était plus coûteuse: murs des châteaux, des remparts, des édifices religieux, des maisons aristocratiques puis, parfois, des riches maisons bourgeoises. Ce sont les maçonneries de commande qui sont fréquemment associées à des voûtements ou à des planchers dont les portées relativement importantes dépassent largement celles des maisons plus modestes.

• A l’opposé des murs de commande des constructions prestigieuses, la tradition a également produit les modestes maçonneries des murs et voûtements en pierres sèches, montées sans terre ni mortier, ainsi que les murs en  tapy, pisé de terre argileuse parfois stabilisée par un apport de chaux (et plus récemment de ciment) et parfois structurée par l’addition de fibres végétales (paille) .

• Simultanément, se développe et se généralise le mur traditionnel double qui comprend dans son épaisseur deux rangs d’éléments dont chacun d’entre eux forme un des parements. C’est celui qui est mis en œuvre dans la plupart des constructions traditionnelles où on peut également observer, au niveau des combles, des murs simples qui ne comprennent dans leur épaisseur qu’une seule rangée de pierres, voire de fonds de « gamate”, de mortier de chaux.

Encore plus mince, ne dépassant pas toujours une quinzaine de centimètres d’épaisseur, très riche en mortier de chaux et parfois renforcé par des poteaux en bois, ce mur simple est parfois utilisé pour créer une cloison qui joue le rôle d’un élément porteur.

Qu’il s’agisse d’un revêtement (parement en couvrement d’autres matériaux) ou d’une maçonnerie de pierres organisées dans l’épaisseur du mur (pierres taillées ou au moins choisies en fonction de l’emplacement où elles vont être posées), les parements vus des murs non enduits vont donner un dessin formé par les pierres et les joints. Ce dessin va donner à lire diverses sortes d’appareils: appareil irrégulier, régulier,assisé, etc.

Les murs appareillés sont formés par des pierres posées dans des positions particulières et jouant des rôles diffèrents dans l’organisation de l’appareillage:

_ les carreaux, dont la plus grande dimension forme le parement du mur; les carreaux sont à la fois boutisses et parpaings dans les murs à simple appareil;

_ les boutisses, dont la plus grande dimension est dans l’épaisseur du mur et dont une des extrémités apparaît en parement; dans les murs à double appareil, les boutisses jouent le rôle que jouent les parpaings dans les murs de trois appareils et plus;

-les parpaings (ou boutisses parpaings) traversent toute l’épaisseur du mur et leurs extrémités apparaissent en parement.

Dans un mur appareillé, la part relative du mortier est en relation directe avec la précision de la taille des pierres.

Lorsque toutes les faces des pierres d’appareil sont parfaitement dressées, comme dans certains ouvrages de commande, la part relative du mortier dans la composition du mur est extrêmement faible: l’imbrication des pierres d’appareil, presque pierre contre pierre, donne au mur une grande rigidité.

A l’inverse, comme la part relative du mortier est beaucoup plus grande dans les maçonneries traditionnelles, montées avec de simples pierres, elles sont relativement déformables à cause de la plasticité du mortier de chaux, plasticité accrue par la présence d’humidité. (La dëformabilité n’est pas synonyme de fragilité: voir plus loin Désordres affectant le mur.)

L’examen des désordres et l’appréciation de leur gravité doit dépendre de la morphologie des murs.

On observera la rigidité des murs de commande montés avec des pierres d’appareil taillées ou avec une fourrure entre deux appareils de revêtement dont le comportement en œuvre est assez différent de celui des maçonneries traditionnelles relativement déformables.

De plus, dans un ouvrage de commande, compte tenu de la masse énorme des matériaux mise en œuvre, les surcharges d’utilisation du bâtiment sont marginales par rapport à son poids propre, et les risques de tassements différentiels des fondations en charge depuis quelques siècles sont minimisés par la rigidité de l’ouvrage.

C’est bien diffèrent en ce qui concerne les ouvrages de maçonnerie traditionnelle ordinaire dans lesquels les surcharges, les tassements, les ruptures d’ouvrages secondaires peuvent créer de nombreux désordres.

En contrepartie, il est plus facile de remédier aux désordres dans les ouvrages de maçonnerie traditionnelle ordinaire que dans les maçonneries de commande.