Le platre

Le platreDéfinition : Le platre

Soumis à la calcination, le sulfate de calcium hydraté ou gypse perd une partie de son eau de combinaison et devient pulvérulent. Mis au contact avec l’eau, il s’hydrate de nouveau et reprend sa dureté.

Le plâtre traditionnel cuit dans le « gipiéro» était différent du plâtre moderne car le gypse calciné était mêlé à des particules de chaux et de charbon de la cuisson; il était broyé assez grossièrement; il donnait des enduits d’une dureté comparable à la pierre.

Historique

Dans les parties de la région où le gypse affleure (région de Pernes, Mormoiron dans le Vaucluse), il est vraisemblable qu’on a cru longtemps fabriquer une chaux, certes particulière, alors qu’on fabriquait du plâtre.

Des maçonneries et des enduits ont été réalisés avec du plâtre gâché avec du sable et donnant un mortier. La prise trop rapide de ce mortier était ralentie par l’addition de chaux aérienne.

Le plâtre se spécialise rapidement comme matériau de construction et il semble que, en Provence, dès le xvrr siècle, le plâtre n’est plus utilisé qu’à l’intérieur des habitations, et en particulier à l’intérieur des demeures bourgeoises et aristocratiques. Les poutres peintes se démodent et les plafonds plâtrés et les gypseriesse développent.

Jusqu’à l’apparition des chaux hydrauliques et des ciments au milieu du XIX· siècle, la plupart des immeubles parisiens étaient encore enduits extérieurement avec un mortier composé de 3 volumes de plâtre gros, 2 volumes de sable, 1 volume de chaux aérienne et 1,5 volume d’eau de gâchage. Après une éclipse de presque un siècle, cette technique est à nouveau utilisée à Paris pour la restauration des immeubles anciens.

La protection qu’apporte le plâtre contre les incendies est connue de longue date, et de nombreuses cheminées à feu ouvert sont bâties en plâtre sur une armature de bois.

« Au XVIIe siècle, on fit obligation aux maçons parisiens de revêtir les murs des maisons à pans de bois, tant intérieurement qu’extérieurement, d’un enduit en plâtre. » (Extrait du qualiguide SOCOTEC, Enduits et carrelages muraux, 1984, p.83.)

platre plafond

Les liants traditionnels sont la chaux et le plâtre. Chaux et plâtre traditionnels résultent de la cuisson analogue dans des fours comparables de pierres dzfférentes :

– pierre à chaux (calcaire) cuite dans le «chauffour» pour la chaux;

– pierre à gypse cuite dans le «gipiero» pour le plâtre.

Nombreux sont les chaufourniers qui produisent la chaux dans les villages où les calcaires abondent. Plus rares sont les gipiés qui ne produisent le plâtre que dans les lieux où le gypse affleure.

Chaux et plâtres traditionnels diffèrent fréquemment d’un lieu à l’autre car la composition des calcaires et les modes de cuisson ne sont pas partout identiques. Mais ce sont surtout les mortiers qui diffèrent d’un endroit à l’autre car les «sablons» locaux ne sont pas souvent du sable.