Pour les bâtiments ordinaires des villes et des villages construits avant 1850, les fondations sont identiques quelles que soient les caractéristiques du terrain : lorsque les sols ne sont pas marécageux, le mur a un empattement qui lui donne sensiblement une épaisseur double de celle qu’il a dans son élévation. Lorsque les sols sont marécageux, il est parfois fait appel à des pieux en bois de chêne et à des maçonneries un peu compliquées.
Pour les programmes plus ambitieux, la fondation est en général un ouvrage particulier très soigneusement appareillé et correspondant en élévation à des maçonneries de commande.
Les fondations ordinaires de batiment
Les fondations les plus simples sont celles qui sont directement établies sur la roche en place, qui est simplement préparée par piquetage de son parement ou taillée par paliers pour recevoir directement le mur.
Simple élargissement du pied du mur, la fondation établie sur un sol reconnu comme « bon» est une maçonnerie de pierres relativement plus grosses que celles du mur et hourdées à la chaux.
FONDATION maison TRADITIONNELLE
Cet empattement qui existe sous tous les murs porteurs de la maison forme une semelle filante dont la largeur est sensiblement le double de celle du mur.
De même que les murs porteurs sont en général harpés l’un dans l’autre au niveau de leurs intersections, les semelles correspondantes sont appareillées ensemble.
SEMELLES APPAREILLÉES ENSEMBLE
Sur les terrains d’allure horizontale, les fondations de la maison (du quartier) sont bâties horizontalement au même niveau.
Rares sont les cas où on rencontre une maison sans cave dans un alignement où les maisons voisines sont fondées sur caves.
Sur les terrains en pente, les semelles de fondations sont horizontales mais en gradins, chaque changement de niveau est en général renforcé par un mur porteur.
SEMELLES EN GRADINS
Les fondations exceptionnelles
Elles sont utilisées soit pour la réalisation de programmes dont la signification et la masse des superstructures sont exceptionnelles (châteaux, églises … ), soit dans le cas de «mauvais sols», c’est-à-dire de sols quasi marécageux.
Les fondations exceptionnelles sont soit des ouvrages de maçonnerie relativement complexes, soit des fondations sur pilotis.
Ouvrages de maçonnerie
Un radier composé de pierres plates taillées (dimensions observées O,90x 1,SOXO,lS) forme souvent la semelle des fondations exceptionnelles en maçonnerie.
Sur ce radier, le mur porteur est soigneusement appareillé avec des pierres de dimensions importantes et montées à joints maigres sur un nombre de lits suffisant pour former le soubassement.
Ce type d’appareil donne au mur une bonne rigidité longitudinale tandis que le radier assure la répartition des charges sur une semelle relativement large.
Le radier forme parfois la semelle de répartition d’une fondation sur voûte renversée, arcs renversés, plates-bandes renversées.
Lorsque le sol superficiel a été reconnu comme
peu consistant, des piles remplissant des puits creusés jusqu’à un sol plus résistant sont parfois construites et réunies entre elles par des voûtes. Ces piles sont parfois construites en pierres non appareillées «jetées» avec du mortier de chaux dans le puits dont les parois forment coffrage.
FONDATION EN VOÛTE RENVERSÉE
Fondations sur pilotis
Généralement réalisées dans des terrains peu consistants et mouillés (marécages), les fondations sur pilotis sont constituées par des pieux en bois durs (chêne) recépés en tête pour recevoir une plate-forme en bois dur reliant les têtes des pieux et portant les ouvrages en maçonnerie.
Les descentes des charges
Dans une même maison, pour des semelles identiques de fondation, les charges varient suivant qu’il s’agit du mur de façade ne portant pas de planchers ou des refends porteurs :
• les charges varient presque du simple au double suivant qu’il s’agit de la façade non porteuse ou du refend porteur (1,5 bar pour la façade et 2,6 bars pour le refend dans le cas d’une maison R +4);
• le carré de semelle de fondation situé à la rencontre de la façade et des refends supporte une charge intermédiaire entre celle du refend et celle de la façade (2,1 bars dans le cas d’une maison R+4).
Ainsi, lorsqu’il y a des tassements sur un sol homogène, les enfoncements seront probablement irréguliers suivant qu’il s’agit des refends ou des façades.’
En particulier, les enfoncements des refends se liront comme des tassements des façades au niveau des limites mitoyennes.
Lorsque les refends sont porteurs, leur enfoncement sous la charge provoque leur déformation en flèche et un léger basculement vers l’intérieur des façades (devers).
Lorsque les refends sont porteurs, leur enfoncement sous la charge provoque leur déformation en flèche et des désordres à leur rencontre avec des murs moins chargés. Ces désordres qui se manifestent par des fissures provoquent souvent un léger basculement vers l’intérieur des façades; on peut observer le devers vers l’intérieur des façades de l’ensemble d’un alignement sur rue; parfois très régulier, ce devers n’existe plus sur la façade de la maison d’angle lorsque celle-ci est porteuse des planchers.
