Les maladies de la pierre, La desquamation, L’alvéolisation

Les maladies de la pierre

Les «maladies de la pierre» peuvent s’observer facilement sur les parties vues des bâtiments construits en maçonnerie de pierres parementées.

Les altérations superficielles sont vues dans les zones de la construction soumises à une évaporation intense :

• en pied des murs concernés par l’humidité ascensionnelle;

• au-dessus d’une assise de pierres de faible capillarité surmontées par des assises de pierres à plus forte capillarité (la saillie architecturale des bandeaux en pierres dures qui provoquent en plus le rejaillissement de la pluie);

• en sous-face des bandeaux sans larmier;

• etc.

Deux altérations, géométriquement différentes sont observées: la desquamation et l’alvéolisation.

Ce sont les roches les plus poreuses qui y sont les plus sensibles.

La desquamation est le décollement du parement suivant une plaque dont l’épaisseur peut aller de quelques millimètres à quelques centimètres; sous la plaque détachée, le nouveau parement de la pierre est pulvérulent.

desquamation altération en plaque des pierres

L’analyse chimique montre sur une profondeur de 1 à 3 cm de parement, une augmentation élevée de la teneur en gypse (cf. § ci-dessus). Estce la cristallisation du gypse (sulfate de calcium) transportée par l’eau capillaire et dont la formation s’accompagne d’une expansion qui décolle ainsi le parement? En milieu urbain, la dégradation serait accélérée par les eaux de pluie chargées d’anhydride sulfureux qui donne l’acide sulfureux.

L’analyse microbiologique a montré la présence de nombreuses bactéries; ces bactéries (se nourrissent-elles des nitrates véhiculés par les eaux capillaires?) transformeraient le soufre de l’anhydride en acide sulfurique qui accélérerait à son tour la dégradation.

L’alvéolisation : une partie superficielle de la roche se désagrège et tombe en laissant sur le parement en situation, soit des alvéoles, soit des sillons, séparés les uns des autres par des arêtes dures.

L'alvéolisation

Ces formes d’altération se localisent également dans les parties humides des maçonneries. L’érosion éolienne est parfois invoquée pour expliquer les avéolisations. C’est pourtant une hypothèse peu probable car ces altérations peuvent être observées dans des parties de murs complètement abritées du vent; de plus, les formes de l’altération de surface varient fréquemment d’une pierre à l’autre bien plus que s’il s’agissait d’une simple usure mécanique nécessairement équivalente sur toutes les pierres du même mur exposées au vent de la même manière.

Comme pour la desquamation, il semble probable que l’origine de l’alvéolisation soit liée à l’évaporation des eaux capillaires. Comme dans le cas de la desquamation, mais avec une densité beaucoup moins importante, une faune de bactéries exploite ensuite le désordre et l’aggrave en fabriquant de l’acide sulfurique.

y a-t-il moins de bactéries que pour la desquamation car la colonie bactérienne n’est pas protégée par la plaque superficielle?

Quant aux formes, pourquoi sont-elles différentes? Il ne semble pas qu’il y ait actuellement une explication satisfaisante.