les planchers et les murs

Les relations entre les planchers et les murs

Les poutres des planchers prennent appui sur les murs et, à leur niveau, forment chaînage. L’appui de la dernière travée du solivage se fait soit sur une poutre de rive calée sur le mur non porteur, soit solive par solive lorsque leurs extrémités sont engagées dans le mur.

LES RÔLES STRUCTURELS DES APPUIS

Les appuis des poutres dans les murs ne sont pas que des appuis simples.

En effet, suivant que la poutre est plus ou moins engagée dans le mur, il semble que la réaction aux appuis est plus ou moins assimilable à un encastrement.

De plus, du fait des frottements de son about dans le mur, la poutre joue le rôle d’un chaînage dont la fonction est parfois renforcée par l’addition à son extrémité d’un ancrage en serrurerie.

Appui simple ou encastrement? L’observation de planchers partiellement ruinés dans lesquels, malgré la rupture franche d’un appui, la poutre demeure en situation, montre que l’extrémité saine est encastrée dans le mur.

La réalité de cet encastrement relatif semble également démontrée par la bonne tenue en œuvre de poutres fréquemment sous-dimensionnées à l’origine.

Poutres formant chaînage

Partiellement encastrée à l’appui sur lequel les frottements entre le bois et la maçonnerie sont assez importants, la poutre joue efficacement le rôle d’un chaînage.

Cette fonction de chaînage était parfois renforcée par l’addition en about de poutre d’un ouvrage de serrurerie ancré dans le mur.

Cet ancrage en serrurerie est constitué par deux fers plats croisant l’extrémité de la poutre:

• Ces fers plats peuvent se terminer par un assemblage avec un fer carré, posé dans le mur et parallèlement à son parement.

Dans ce cas, l’ouvrage de serrurerie n’est pas visible sur un parement extérieur.

• Ces fers plats peuvent traverser l’épaisseur du mur et sont alors visibles en parement extérieur où ils sont ancrés par une clé.

Les ancrages en serrurerie n’existent que lorsque la portée des poutres est supérieure à 5,50 mètres.

LES APPUIS INTERMÉDIAIRES

En construction traditionnelle, les cloisons peuvent jouer fréquemment le rôle d’un appui intermédiaire. Cette fonction est en particulier observée dans le schéma d’organisation très fréquent des maisons des villes et des villages où, au rezchaussée, la façade sur rue donne un vestibule commun d’accès et un local indépendant.

Parfois, au niveau de l’appui de la poutre sur la cloison, un potelet de bois noyé dans la cloison contribue à son raidissement.

Les ouvrages annexes

La régularité structurelle du plancher traditionnel est interrompue pour réaliser des trémies. Les trémies sont bâties pour les cages d’escalier, pour des trappes, des foyers de cheminée, etc.

LES TRÉMIES D’ESCALIER

Le plus souvent, les cages d’escaliers sont délimitées par des murs et il n’y a pas d’ouvrage de charpente formant trémie (pas d’enchevêtrure).

Lorsque l’escalier n’est pas circonscrit par des murs, la volée ou les volées trouvent leur place entre deux poutres et la trémie est simplement réalisée en supprimant le solivage.

LES PETITES TRÉMIES

Les petites trémies sont simplement façonnées dans le solivage avec une solive d’enchevêtrure. Un ouvrage particulier est en général exécuté pour les foyers des cheminées à feu ouvert. Elles sont toujours adossées à un mur porteur et le solivage est interrompu.

La sole de la cheminée est portée soit par un ouvrage en maçonnerie harpé dans le mur, soit simplement par des planches partant du mur à la solive d’enchevêtrure, dont la section peut être un peu plus importante que celle des solives courantes.

Vue de l’étage inférieur, la sous-face du foyer est parfois traitée comme un véritable élément décoratif avec de volumineuses gypseries en ronde bosse.